Les habitants de Kinshasa courent un réel danger en consommant divers produits déclarés impropres à la consommation sans le savoir. C’est le constat fait par la rédaction de la Presse du Congo lors d’une descente surprise, dimanche 13 novembre 2022, à Kinkole (commune de N’sele) plus précisément aux encablures des quartiers Nka et Ngamaba mieux connu sous le nom de Union européenne.
Le centre d’enfouissement des déchets construit grâce au financement de l’Union européenne et actuellement géré par l’Hôtel de ville de Kinshasa est bel et bien situé dans cette partie de Kinshasa. Au lieu de servir les kinois dans la lutte contre l’insalubrité, ce centre et son personnel se sont détournés de leur mission de salubrité pour se livrer à la revente des produits impropres à la consommation sur plusieurs marchés de Kinshasa et les plus visés sont les marchés de Kingasani, de Pascal, de la Liberté, de quartier 7 N’Djili voire plus loin de Matete.
Entrée principale du Centre
Une atmosphère inhabituelle a été observée dimanche soir aux alentours du centre d’enfouissement des déchets. De dizaines de jeunes hommes et femmes attendaient impatiemment l’arrivée des camions transportant des produits déclarés impropres à la consommation. C’est vers 21 heures qu’une cargaison d’oignons déclarés impropres à la consommation est arrivée sur le lieu. Bravant l’obscurité avec la complicité des personnes commises à la sécurité de ce lieu, plusieurs personnes se sont ruées sur les filets d’oignons qui ont été déchargés et présumés détruits ou enfouis dans le sol.
Certains ont amassés des oignons qu’ils ont remplis dans des sacs et d’autres ont carrément pris les filets d’origine pour transporter avec un sourire étrange cette manne. Lundi matin, le commerce d’oignons a pris non seulement de l’ampleur aux quartiers Nka, Moba Nse et Ngamaba, mais d’autres s’empressaient à trouver le plus rapidement un moyen de transport pour aller écouler cette marchandise impropre à la consommation vers d’autres lieux de négoce de Kinshasa. Renseignements pris, la pratique n’est pas une nouveauté. « La semaine passée, nous avons pu obtenir difficilement du riz, mais une bonne partie a été brûlée, le temps pour nous d’attendre que les responsables des sociétés de provenance des produits puissent rebrousser chemin et les agents de l’Union nous fassent signe», révèle Mimi Mwata, jeune femme réputée dans le commerce des produits avariés, ajoutant qu’elle est à la fois consommatrice et revendeuse de produits divers qu’on prétend détruire au centre d’enfouissement des déchets.
Les laits de beauté, les produits des cheveux, et tant d’autres font de bonnes affaires dans cette partie de la capitale. Chose grave, les produits pharmaceutiques font aussi l’objet de revente dans les pharmacies environnantes. « Il est grand temps que le Gouverneur de la ville arrête ce commerce de la mort entretenu par ses services », déclare avec inquiétude dame Victorine D. une autre habitante du quartier qui assiste impuissante à la revente de ces produits nuisibles à la santé. Dossier à suivre
JAKM
